Certains ménages se retrouvent dans l’embarras et ne peuvent plus assumer, sans se mettre en difficulté, le remboursement des mensualités liées à leur prêt immobilier. Il existe des solutions pour éviter de s’enliser et d’aggraver sa situation financière.
Reporter ou suspendre ses mensualités : possible mais pas généralisé
La première solution consiste à demander un report d'échéance à la banque qui se traduit par une suspension du remboursement de ses mensualités pendant un ou plusieurs mois. En général, le report peut être demandé au bout de 24 mois de remboursement, et ce, pour une durée de 1 à 12 mois maximum, en une ou plusieurs fois. Il faut en faire la demande directement auprès de sa banque en indiquant la durée souhaitée du report. La démarche est gratuite la plupart du temps et il faut en général un délai de 1 à 2 mensualités pour qu'il soit mis en place. En revanche, l'assurance de prêt ne peut faire l'objet d'un report. Elle continue donc à être versée mensuellement afin de protéger l'emprunteur.
Seule la moitié des banques propose l'option report d'échéance. Mais même si ce n'est pas le cas, certaines banques peuvent tout de même accepter un report temporaire dans le contexte actuel, car leur objectif est d'assurer la continuité du remboursement du crédit pour éviter que celui-ci ne passe en créance douteuse ou défaut de paiement.
A noter : même si la démarche est gratuite, la suspension d'échéance a un coût car le report génère des intérêts supplémentaires et allonge la durée du prêt.
Moduler sa mensualité : une alternative plus souple et plus durable que le report
A défaut d'obtenir un report des échéances de prêt ou s'il ne suffit pas du fait du prolongement de la situation financière détériorée de l'emprunteur, vous pouvez demander une modulation des échéances. La plupart des banques proposent cette option qui permet de diminuer ses mensualités de 10 à 30 %, dans la limite d'un allongement de la durée du prêt de 2 ans maximum. Cette solution, qui peut être mise en place au bout de 12 à 24 mois de remboursement, est moins coûteuse pour l'emprunteur que la suspension puisqu'une grande partie de la mensualité est toujours versée et les sommes reportées plus faibles.
A noter : l'évolution demandée est valable pendant une durée minimum de 12 mois et le retour à l'échéance initiale, devra faire l'objet d'une demande, sinon la baisse de la mensualité se poursuivra jusqu'à la fin du crédit.
Précisons cependant que les mensualités liées à des crédits sur 2 lignes ou qui ont bénéficié d'un lissage ne sont pas modulables.
Regrouper ses crédits
Lorsque les leviers précédents ne peuvent être utilisés et que l'emprunteur rembourse plusieurs prêts, il peut être envisagé de les regrouper. L'opération également appelé « rachat de crédits » ou « consolidation de dettes » permet de grouper ses emprunts (prêt immobilier, conso, auto, découvert, revolving…) en une mensualité unique, plus faible, sur une durée plus longue, avec à la clé, une baisse du taux d'endettement.